Forums LFJR » FIFA » FIFA - 3eme mi temps

Sujet: une interviouve de Jean claude vandamme
Réponses: 0   Pages: 1  


Répondre à ce Sujet Répondre à ce Sujet
Rechercher Rechercher

Revenir à la Liste de Sujets Revenir à la Liste de Sujets Sujets: [ Précédent | Suivant ]
Réponses: 0   Pages: 1  
nantais10

Messages: 133
Inscrit: 18/11/24
une interviouve de Jean claude vandamme
Publié: 29 sept. 2002 17:55
  Cliquez pour répondre à ce sujet Répondre

Voilà une interviouve de Jean Claude François Camille Van Varenberg (dit J.C. Vandamme) qui permet de
mieux comprendre la psychologie des rôles divers portés par ce dernier à l'écran. C'est un peu long, mais
ça vaut le détour.


DEBUT

Votre pire douleur physique?
Eh bien, une douleur physique n'est pas tellement une douleur. C'est une douleur qu'on oublie. Je crois que les douleurs mentales sont beaucoup plus fortes; et si on met la douleur spirituelle... il n'y en a pas! Alors tout s'efface. Donc, il y a la douleur physique (primaire), la douleur mentale (dont on se rappelle, les souvenirs de la vie); et puis il y a le spirit (l'esprit), qui, lui, n'a aucune douleur puisque the final conclusion of the spirit is perfection!


Très bien. Van Damme, c'est votre vrai nom?
Non. C'est jean-Claude Van Varenberg.

Et vos deuxièmes prénoms?
François. Et Camille. C'est un beau prénom Camille, c'est old fashion, non? Ça respire le meuble de Provence, hein?

C'est vrai. À part Van Damme, vous avez un pseudo de rêve?
Eh bien, le rêve n'a pas vraiment de poids sur les mots... Ou sur les noms. Pour moi, le rêve - et pour tout le monde, même si les gens ne le savent pas (et même s'ils ne le savent pas, ils le savent) -, le rêve, it's a feeling, c'est une sensation, une sensation réelle qui se produit si on veut.

Votre dernier rêve devenu réalité?
je ne voudrais pas rentrer dans des choses trop dimensionnelles, mais bon: j'ai fait le rêve d'acteur, je suis devenu acteur Et c'est bien! Le plus grand rêve de l'homme est le rêve de création. On est dans la vie pour pouvoir recréer un meilleur que soi.

Avez-vous une religion officielle?
[Gentiment ironique.] Quelle belle question! Là, on voit qu'on a beaucoup à travailler sur nous-mêmes! «Une religion officielle»... [il s'interrompt puis reprend assez fort:] EST-CE QU'IL Y A UNE LOI POUR L'AMOUR?

Hmmm...
Pour te dire comme on a beaucoup à apprendre sur la vie! La plus belle religion qu'on puisse avoir, c'est de rentrer en soi-même et de digérer l'essence de la vie, se digérer soi-même et produire à partir de ça sa propre religion: l'instinct. Et l'aboutissement de l'instinct, c'est l'amour! Il faut apprendre à aimer. S'aimer d'abord soi-même pour pouvoir aimer les autres.

Comment vous définiriez-vous en deux mots?
Définir quoi?

Vous, votre personnalité...
Oh, myself?

Yourself.
En deux mots... «I am.»

Pas mal. Vous avez combien sur vous?
De money? Rien pour l'instant, je suis en short et en espadrilles, là.... C'est le matin. [il est 9 heures à L.A.]

Que faites-vous quand vous êtes seul dans un ascenseur?
Tout seul avec des gens ou bien tout seul? Parce qu'on est toujours...

Non, seul-seul...
Donc, physiquement; parce que spirituellement, on est tous ensemble, ok?

Ok.
Parce que, dans l'ascenseur... quand tu montes dans un ascenseur... tu penses. À des tas de choses; à des créations, à des gens, à des souvenirs... Donc on est jamais seul spirituellement! Mais physiquement, «dans l'enveloppe», si je suis seul... eh bien... je suis là. Et je reste là. Jusqu'à ce que les portes s'ouvrent...
Et puis je commence à marcher. Je bouge mon enveloppe. Vers ma mission de tous les jours...
Voilà.

De quoi avez-vous la nostalgie?
J'ai la nostalgie de l'enfance. Je trouve que l'enfance est très, très belle. Et dans la manière dont on élève un enfant - qu'il soit mâle ou female, hein?-, on peut retarder son processus de création, ce que j'appelle son «bon côté». Parce qu'on donne aux enfants beaucoup de règles et de rules; il y a de bonnes règles, de bonnes rules, mais il y en a qui sont un peu... - on va revenir sur le mot - «officielles». Et cette officialité peut vraiment retarder ce qui devrait devenir... Mais c'est pas grave, il aura encore plus à se battre! Non seulement contre lui-même, contre la vie, mais aussi contre les officialités de la vie, les religions et tout ça....


Mais pour en revenir à la question et à la nostalgie, j'ai eu une très belle enfance malgré tout... J'ai été élevé du côté «campagne», en dehors de Bruxelles. Et j'ai toujours grandi parmi les chiens.

Les chiens?
J'ai beaucoup joué avec les chiens. J'ai toujours aimé le contact des animaux. Pourquoi? Parce qu'il y avait beaucoup de feeling - même en français, on dit feeling? Les animaux ne parlent pas trop. Ils «parlent» (avec du feeling), mais ils n'ont pas de langage pour nos trouilles à nous. En revanche, il y a beaucoup de toucher et de contacts des yeux, des choses vraiment sincères; et ça m'a vraiment beaucoup aidé que de me développer avec des animaux autour de moi. Là, j'ai un chien en ce moment à côté de moi et le le caresse.

Il s'appelle comment?
Georges!

Avez-vous un modèle?
Oui! Moi-même! je suis mon meilleur modèle parce que je connais mes erreurs, mes qualités, mes victoires et mes défaites. Si je passe mon temps à prendre un autre modèle comme modèle, comment veux-tu que ce modèle puisse modeler dans la bonne ligne? Ok: les enfants (ou les parents, ou ce que tu veux), quand ils me voient à l'écran, ils peuvent pas copier! Alors, le meilleur modèle qu'on peut avoir dans la vie, c'est soi-même! Et ça, c'est un très,très gros travail.
Mais c'est un très beau travail! On appelle ça un travail de «création de nouveau», de «recréation». Physique et mentale. C'est très, très beau d'avoir son propre moi-même.

Pour quel «moulin à vent» combattriez-vous?
Aaaah... bien sûr! J'ai vraiment une grosse mission! Mais je ne veux pas faire d'erreur en le disant. Attends... Eh bien, je combattrais pour une chose, qui est très très importante sur la terre... dans le monde..... dans l'univers... Et c'est très simple! C'est la Vérité! Parce que même si on se ment - si on «frime» comme on appelle ça en France, on vient à l'écran, et on met le make-up, et les cheveux, le costard, etc. C'est très beau, tout ça, on a une belle image. «Oh qu'est-ce qu'il est beau! He smells! Il sent la movie-star...» En vérité, entre ce que je dis et ce que je fais, il y a toujours des pensées arrière, des pensées bonnes ou mauvaises. Mais la Vérité? On ne peut pas y échapper! Pour nous-mêmes. Et là, vraiment, j'essaie de tout coeur de donner la plus belle réponse de la terre!

D'ailleurs, y a-t-il une vérité que vous aimeriez rétablir sur vous-même?
Non! [À toute allure.] Parce qu'en vérité, la vérité, il n'y a pas de vérité! Hé, hé! Il faut me comprendre...

Oui, oui...
Le cycle... le cycle du cosmos dans la vie... c'est une grande roue. Qui est faite de... choses, de moments, de feelings... et la vérité, c'est qu'il n'y a pas de vérité; la vérité, c'est qu'il faut trouver sa propre vérité. Ma vérité à moi? Comment veux-tu que je te parle de cette manière? Tu m'aurais parlé il y a cinq ans, ou bien il y a trois ans, ou il y a six mois! Ou hier.. ou demain... Tu m'aurais parlé de cette manière, j'aurais pas pu te répondre de cette façon. Et grâce à ma propre vérité (dont je n'ai pas encore la réponse de la vérité), je peux te parler d'une manière plus sophistiquée. Il y a un an, je t'aurais parlé de mes muscles.
De combien je mange le matin, combien je suis beau et combien je suis fort, je suis le meilleur... Mais en vérité, il n'y a pas de meilleur! En vérité, il y a chacun soi-même.

Que s'est-il passé depuis un an?
Des tas de choses! On appelle ça le «cycle de la vie». Attention! Il y a deux sortes de vies... J'espère que c'est pas trop fort, mais c'est très profond ce que je vais dire: il y a deux vies. La première vie, c'est la nôtre: entre toi et moi, le téléphone, la conversation, le magazine Première, le film La Légion étrangère - qui est très beau, je respecte, mais c'est une réalité qu'on a créée, on vit dans une réalité qu'on a créée et que j'appelle «illusion». Et puis, il y a la mort; et la mort n'existe pas. La mort, c'est la seconde dimension; la vraie dimension de la vie, c'est l'univers! Et c'est là où on revient, soit dans la même enveloppe, soit dans quelque chose d'autre dans laquelle on a envie de revenir et [soudain adouci]... on progresse. Le progrès sur la Vérité. Et je sais que même si tu comprends
pas ce que je dis, tu le comprends.

Ah?
Tu vois ce que je veux dire? Il y a un feeling là...

Oui...
Il y a une sorte de «je vois ce qu'il veut dire, je suis là, mais.....» Parce qu'on cherche! Je cherche, tu cherches! Et quand tu auras fini de parler avec moi, quand tu vas déposer le téléphone - et je ne cherche pas ici à mettre un point -, tu vas te dire: «J'aurais jamais cru que le karaté guy pouvait parler comme ça.»
Pourquoi? C'est ça, les miracles de la vie: on est tous sensibles, on est tous capables de donner des informations à chacun, les uns et les autres, à cause de la vérité. Et beaucoup à voir avec l'amour! Parce qu'on cherche tous l'amour et l'amitié. L'amour, l'amitié, c'est quelque chose de formidable. Il n'y a plus de frontières. Là, je travaille sur un script qui est énorme pour l'instant avec... Ça va me prendre, je ne sais pas, un, deux, trois, quatre, cinq ans, six ans...


Ah ouais!
Et je travaille sur un mec qui va... Mais ça, je ne veux pas le dire maintenant... J'ai encore beaucoup de choses à faire. Mais ça va être terrible.

Sans rentrer dans les détails, ce script, c'est vous qui l'écrivez?
Oui, oui. je DOIS l'écrire moi-même parce que je me découvre là! C'est formidable.

Vous avez une devise?
Ça veut dire quoi «devise»? je m'excuse, je suis un peu illettré pour ça.

Un motto, une phrase que vous aimeriez sur votre tombe...
Alors là, non. Pas du tout. De toute façon, je suis éternel! Ha! Comme je t'ai dit: on va revenir! Alors, écrire sur ma tombe... C'est bien! Parce que je peux revenir revisiter avec un autre corps, une autre enveloppe ou moi-même, pffff.... C'est bien! Écrire sur une tombe ou laisser des souvenirs, ça montre que l'être humain peut être... triste. Et la tristesse, c'est une qualité! Si on perd un proche, on pleure! On montre au proche qu'on a vraiment du sentiment pour lui, ce qui est bien! Mais en vérité, il est toujours là! Parce que si mon père meurt et si ton père est mort ou qu'il n'est pas encore mort - que Dieu le protège! - ou si tes proches sont morts: chaque fois que tu penses à eux, ils sont là! Dans ton coeur. Donc si vraiment tu veux te rappeler des souvenirs de ton perroquet, ton chien, ta gonzesse [il s'emporte] même d'une voiture [il s'apaise], elle est là. Tu peux te rappeler de tout. Quand tu veux, où tu veux. Alors, mon motto, c'est toujours: «se recréer».. Il faut se recréer...pour recréer... a better you. Et ça, c'est très dur! Et, et, et, et... c'est très facile en même temps.

Qu'est-ce qui vous a fait le plus rire récemment?
[il rit puis sérieux.] Ce qui m'a fait le plus rire récemment, c'est moi-même! Comment j'ai pris la vie tellement au sérieux! Tout ce qu'on s'énerve et qu'on crie, c'est du ridicule! Mais je crois que c'est bien, c'est un bon rire! C'est un rire de santé, un rire de progression.

Là, j'ai deux questions superconcrètes, c'est...
Superconcrètes! [il rigole franchement] T'es sympa comme mec! Au passage, il n'y a rien de concret. Tu sais pourquoi elles sont concrètes? Je vais t'expliquer pourquoi elles sont concrètes avant même que tu ne me dises tes questions! Parce qu'on a créé une réalité et, dans notre réalité, on a inventé le temps: les 24 heures, les 365 jours par an



Oui...
Ce qui est bien! Comme ça, on sait que quand je traverse mon living-room et que je marche de ma cheminée jusqu'à la fenêtre, ça va prendre dix secondes.
Mais en vérité, pour un oiseau, ça va prendre une seconde! Et pour l'oxygène, ça prend zéro seconde!

Oui.
Alors on se crée un temps, ce qui est bien! Comme ça, on sait ce qui se passe. On se crée des choses concrètes pour se protéger. Une maison est concrète, les briques sont concrètes. Si je suis marié avec cette femme pour la vie, j'aurai une vie concrète. Si mon copain me dit qu'il ne me trahira jamais, c'est une amitié concrète. Mais en vérité, de quel droit... peut-on se mettre dans une autre enveloppe, et la faire obéir à des lois que NOUS, on voudrait comme on les voudrait? Tu vois? Mais en vérité, les choses concrètes, oui, elles sont concrètes si on croit qu'elles sont concrètes! Vas-y, donne-moi la question!

Qu'avez-vous toujours dans votre Frigidaire?
Ah, ha, ha! Ça, c'est concret pour mon estomac! J'ai toujours du non fat milk; du lait très très froid, glacé, parce que quand j'ai faim, j'aime bien prendre des céréales. Qu'est-ce que j'ai encore... Des tas de choses... Ah ouais: j'ai toujours de la viande hachée, mais du turkey... De la dinde... De la dinde, parce que l'aime bien la mettre avec des petits oignons, le soir; je cuis ça avec des tomates, des oignons, du garlic et ça fait de bonnes pasta bolognaises.

Ouaisl Ça sounds good!
Alors, tu veux quelque chose de pas concret dans mon Frigidaire, et qui est concret aussi?

Oui?
De l'eau. L'eau, c'est quelque chose de concret mais pas concret. [Sur un ton de mélopée.] Parce que l'eau... peut me nourrir, mais aussi l'eau.. peut me porter. Parce que l'eau... a des lois magiques. L'eau peut tenir des cargos dans la mer, des milliers de tonnes d'acier... C'est quelque chose qui a beaucoup de dimensions, l'eau.

Qu'avez-vous comme voiture?
Une Mercedes. Et pourquoi? je vais te dire... Premièrement, j'aime bien les voitures solides; deuxièmement, elle est très belle, et troisièmement, elle ne me tombe jamais dans les mains. Ça, t'as raison, c'est concret; je la porte au garage tous les six mois.

Qu'aimeriez-vous qu'on dise de vous?
Écoute bien... [Un peu haletant.] je peux pas me mettre à la place des gens et les forcer à dire ce que je voudrais qu'ils disent! Ce que j'aimerais qu'on dise de moi... C'est une très très bonne question... C'est la meilleure! Elle est très simple mais elle est très compliquée. Et en vérité... elle est simple si elle est simple...
C'est le secret! Écoute bien, écoute bien ce que tu m'as donné comme question! C'est une des plus primordiales pour savoir ce qu'un acteur veut. Il y a beaucoup d'acteurs - et j'en viens à la réponse -, quatre vingt-dix pour cent des acteurs sont acteurs parce qu'ils ont un problème d'insécurité ou d'affection sur eux mêmes. J'étais là dedans aussi. Et je te dis honnêtement, tu sais quoi? Non...?
[Calme et déterminé.] J'ai vraiment plus rien à foutre de ce qu'on dit de moi... MAIS PAS de ce qu'on pense de moi... Parce que «dire» quelque chose, c'est très facile. Bon, OK, c'est une question qui est formidable, je vais prendre un peu de temps dessus, si je t'emmerde, tu me le dis.

Pas du tout.
OK. [À toute allure.] Entre dire et penser... OK, voilà ce qui se passe.
[Plus posément.] Tu as une femme, des enfants, et tu sais que tu as une justice d'être avec elle parce que... elle a été fidèle avec toi sur les meilleurs et les plus mauvais moments de ta vie, OK?

OK.
Tu marches dans la rue, et une femme sort, une autre femme. Qui est formidable, qui est belle, qui est formidable. Et tu as envie, tu as ENVIE de dire au monde entier, including yourself: «Qu'est-ce qu'elle est belle! je sens quelque chose de vraiment très très beau avec elle!»... [Silence, puis désolé.] Mais tu peux pas le dire. Si tu le dis, tu vas mettre la merde dans ton ménage. Alors, entre ce qu'on dit et ce qu'on pense, il y a une grande différence. Alors, ce que je voudrais, c'est que les gens pensent ce qu'ils vont dire. je ne veux pas qu'ils disent quelque chose de moi, je veux qu'ils pensent quelque chose de moi. Entre penser et dire, il y a un monde de différence. Et ils sont très près! [il chantonne.] Une personne s'appelle «Dieu», et l'autre s'appelle «être humain». Et on est
tous les deux la même chose au même niveau... mais «Dieu» voudrait qu'on pense la vérité sur nous-mêmes et pas ce qu'on dit....
Tu comprends ce que je veux dire? lt's a paradigme, un «paradigme» comme on dit en français, je crois... Eh bien, je n'ai jamais fait une interview comme ça!
je ne sais pas pourquoi... J'espère que c'était pas désagréable?

C'était super!
Tu as senti une sincérité en moi - je le sens, tu peux me dire ceque tu veux -, j'ai senti qu'il y avait une très très belle connexion et que t'es un mec supersympa, et peut-être pas sympa dans la vie normale, et moi aussi!
C'était un moment. Il n'y avait pas de temps entre l'interview, je ne sais pas combien de temps ça a duré, mais il y avait un moment entre toi et moi et mettre ce moment sur papier... c'est très bien! Tu sais pourquoi? On va aider pas mal de gens, OK?

FIN





[Edité par: nantais10 le 29 sept. 02 17:55]