freire
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Le film de Jalabert
Publié:
11 oct. 2002 21:48
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I have a dream...Ce matin, en allant taffer, je me suis mis à imaginer Jalabert qui fait les 10 derniers kilomètres seul contre tous, avec une horde d'italiens, hollandais, allemands, belges, espagnols à moins de 55 secondes. La pluie redouble, mais Jalabert n'abdique pas, les coudes cassés, les manchettes retroussées, les gants longs dans la poche arrière droite, la pluie qui dégouline le long de ses jambes affutées plus que jamais... Le guerrier ne se retourne jamais, surtout s'il s'apelle Laurent Jalabert et qu'il vient de Mazamet, les belges voient en lui Andrei Tchmil au Tour des Flandres 2000, les hollandais croient reconnaitre Dekker refaire le coup de Lausanne au Tour de France 2000. Mais non, c'est bien Laurent Jalabert, cavalant comme lors de sa première victoire dans le Paris-Nice 1995.
Les kilomètres défilent, mais le vent ne tourne pas et s'oppose plus que jamais à la victoire de Maitre Jalabert. Dans le peloton, les visages sont fermés, certains ont le visage marqués par les 250 kilomètres de course sous la pluie. Lorsqu'il franchit la flamme rouge il possède encore 7 secondes. 7 secondes ? C'est énorme quand on est seul face à un autre coureur ! Mais c'est tellement peu quand on a 91 coureurs lancés à ses trousses et que les jambes sont lourdes comme jamais. Tous ses supporters et ses pseudos-supporters retiennent leur souffle. Giovanni Lombardi mène le peloton aux 500 mètres mais le titre ne pourra pas échapper à Jaja. Il se retourne à 100 mètres pour constater que Cipo va revenir sur lui mais dans un dernier élan rageur, il conserve une demi-roue d'avance sur la ligne puis lève 3 fois les bras au ciel pour savourer ce qui restera à jamais comme la dernière victoire d'un des plus grand champions de l'histoire du cyclisme francais. Un des derniers champions de la race des guerriers, ceux qui savent qu'une saison cycliste ne se résume pas à 2 mois de courses... A l'arrivée, Jalabert avoue timidement : "Oui j'ai réalisé un exploit aujourd'hui et il restera à jamais gravé dans ma mémoire, tant pour les conditions de courses apocalyptiques que pour le prestige de la course. Je me croyait au milieu d'un film !". Un film, justement dans lequel il ne se voyait pas autrement qu'avec le rôle principal... Puissent mes frissons se reproduirent Dimanche...
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