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Re: À quoi ça sert ici ? (3)
Publié:
7 déc. 2005 03:59
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Ce jour marque la fin d'un périple intérieur tumultueux. C'est le cas de le dire... J'ai réfléchi, de toute ma raison, et je me rends compte d'une aventure personnelle extraordinaire, menant aussi bien au cheminement de la Foi qu'au développement de ma personne et à la façon dont je perçois mon passé, mon présent, et mon futur. Le point de vue objectif neutre, c'est ça le truc.
Réveil: J'ouvre les yeux. Instantanément, je sentis mes sourcils se froncer, mon oesophage se dilater, mon rythme cardiaque s'accélérer. Je connais bien ces symptômes, il s'agit d'une réaction allergique à toute forme de vie, comme ça, dès le réveil. Je rappelle que ces 6 dernières années, je traversais un monde recouvert de cendres, où le ciel était perpétuellement sombre et déchiré par des milliers d'éclairs. Seul dans l'apocalypse. C'est un effet conséquentiel, lorsque je mets trop de coeur et de temp à prendre une décision, mon inconscient atteint sa limite tolérance, craque et le démon prend le relais : je fais la gueule grave. Ca ne dure qu'une journée, la fréquence de son apparition dépend essentiellement du contexte et de l'importance que j'y accorde, mais l'entourage devient sujet de laboratoire pour une forme de douleur très pesante: la prise de tête agressive. Un vrai maniaque. Je me lève, mange un bol de céréales en regardant "télé matin" du troisième oeil, remonte m'habiller et patiente en tournant en rond, comme une bête en cage. Dans ce cas, je m'aperçois que tournée en rond signifie chercher l'embrouille, n'importe quel mot fait l'affaire, surtout s'il est gentil et bien attentionné. Un vrai démon j'vous dit. Il est si fort que je ne pensais même plus à ce qui est primordial pour moi actuellement: Emilie. Le ton est monté en vigueur dans la voiture, je désirais profaner un moment zen... Mais j'avais trop conscience de cette infâme diffusion démoniaque, alors je me reprenais. Effort dû au fait que je suis en plein mea culpa vis à vis de ma famille, vla donc que je t'ai pris le démon à la gorge, coup de boule balayette manchette, qu'il a fermé son clapet ce pauvre gicleur de diesel! Et j'étais content. Mais première mémé qui mord la ligne avec sa vieille clio pourrie et vas y que l'autre gland refait surface... Fatiguant, faudra que je me penche sur son cas à cuila, et fissa. Donc, nous achetons des fournitures, puis parcourons une route humide sous un ciel de plomb. La forme les gars/filles! Nous arrivons sur le site de restauration, enchainons sur un "ReuTeuTeu" au café presque automatique (une moyenne de 4 par jour quand même hahaha)où nous retrouvons la "Main d'oeuvre" supplémentaire, un bon pote, sans Emilie. "Tant mieux, j'ai pas besoin de ça!" me disais-je. Je m'installe, intérieurement ravi de faire pour la première fois la nique au démon depuis 30 min, je bois un café en papotant, consulte l'horoscope dont je ne me rappelle plus (importance 1/200), et une fois rentré, j'attaque le planché de la chambre principale au xylophène, pour être libre de passer ensuite tout l'étage au vernis. Le boss et son acolyte partent en quête d'un échafaudage, me laissant seul dans la maison. Face à une bande de bois en phase de généreuse xylophènisation et le pied sur la tête d'un démon en rage, je marmonais une rencoeur pessimiste. Arrive Emilie, qui me donna le sourire. Pouf, partit l'démon... Impressionnant. Elle était heureuse et motivée, sûrement parce qu'elle avait rendez-vous chez le coiffeur, depuis le temp qu'elle en parlait... 3 semaines jour pour jour, celui de notre rencontre hasardeuse. Elle est resté un quart d'heure, joviale, et touf!, chez l'coiffeur. Je me demandais bien à quoi elle allait ressembler ensuite, j'aimais bien son naturel.
Le démon revint au galop immédiatement, je sentais que je sombrais à nouveau dans l'esclavage et mes yeux se sont ouverts, là, à genoux avec un pinceau dans la main droite et les yeux bloquant sur la fenêtre entre-ouverte. Sa réapparition néfaste combiné à l'Amour matinal que je ressentais équilibra mes idées. J'ai exploité ma haine pour m'élever à une conscience radicale et une impartialité implacable de ma situation amoureuse. "Bien joué, continues!" Je revoyais ces trois dernières semaines sous un autre regard, je ponctuais les moments forts (qu'est-ce qui m'apporte la joie, qu'est-ce que je partage et avec qui? Qui sont les réels bénéficiaires? Pourquoi tais-je mon Amour à celle que je désire? Est-ce que j'aime me torturer? ...) et graduais les informations recueillies dans l'ordre décroissant : enceinte, belle, potentiel évolutif, endurante, besoin d'activités, besoin de soutien, besoin de rêves et de certitudes, devrait être plus attentif et travailler sa mémoire (enfin, sa mémoire juste un peu sur la méthodologie d'application physique (ranger et nettoyer ses outils par exemple) et théorique (elle semble avoir des difficultés à mettre en place ses idées) Il en résulte une simplification de la communication rendant certains sujets tantôt tabou, tantôt dénué de sens, le tout ramenant un silence figeant la perplexité. Mais ptit à ptit, ça s'améliore bien), en manque de connivences, maquée. "Bien bien, continues!"
Immobilile, à l'arrêt, je baissais le tête et lorgnais le plancher. Je commençais un monologue, un peu à la golum, que je terminerai sans le savoir ce soir. (ce matin maintenant) C'est le jour de la compréhension, en partie grâce à ma vie que je vous écris. Je me posais des questions et y répondais sans prétention, cherchant à découvrir la véritable origine de mon malaise car vous savez tous que l'amour donne des ailes, les miennes sont de plomb et je met un terme aujourd'hui à un conflit vieux comme Erode. Je change de ton, boum, la ptite histoire: 'balade intérieure'. "moi" représente mes espoirs actuels, "lui" est la raison forgée par le temps :
""lui : "Tu sais que les conditions actuelles et futures exigent retenue." moi : "Et alors? Si la route principale est écrite, j'emprunterais une contre-allée." lui : "ah oui? Souhaiterais-tu ruser? En te spoliant, tu me renforceras." moi: "Tu ne peux m'empêcher de livrer mon coeur à Emilie." lui : "Tes pensées sont utopiques, tes actions sèmeront le trouble, ce que tu tentes de devenir (meilleur) sera réduit en poussière et la case départ sera ton supplice en toute culpabilité." moi: "En m'accomplissant, je te dominerai." lui : "T'accomplir? Me dominer? A part un acte égoïste et désespéré, je ne vois pas..." moi : "Et si je parvenais à mes fins? Que dirais-tu?" lui : "... que les moyens sont vains et qu'ils n'ont pour écho que ton amour propre." moi : "Mais je l'aime!" lui : "Faux, tu aimes le défi." moi : "Quoi?" Je regardais le peu de xylo qui me restais, relevant la tête d'un frisson vertébral. Un changement s'opère et tout le reste de la journée, je me mettrais à l'épreuve... Bonne journée justement, bon boulot aussi, j'ai partagé de bons moments avec tous et voyais Emilie comme une copine trankillou (sauf pendant 2 bonnes heures, sa coiffure lui allait comme un gant, ça m'a un peu, heu, beaucoup perturbé...un look se rapprochant un peu des années 1920, en plus néo et d'une couleur noire faisant ressortir son teint pâle.). Enchaînement sur le temp présent 00.38:... lui : "Tu aimes, certes, d'un amour puissant et passionné, mais en son odeur, tu sens le risque ; en ses yeux, tu vois le témoin et en votre pathétique union, une récompense." moi : "Non, t'es inommable et répugnant. Les sentiments que je ressens sont purs, ils sont ouverts à la construction d'une vie recherchant l'équilibre, à l'échange réciproque de tout ce qui peut être donné par et pour le coeur,..." lui : "Amen, ahahah. T'en parlera à son mec, il sera ravi pour elle, ahahah" moi : "...que n'ai-je espéré une telle foudroyante rencontre. Lui, il l'a comble par la routine, elle me l'a dit. J'ai supplier, noyé dans l'océan de mes larmes, de ressentir mon coeur s'embraser spontanément pour quelqu'un. Et là, enfin, c'est l'heure de l'évaporation! Je ne lacherais rien!" lui : "Qu'en sais-tu après 6 longues années d'errance solitaire entrecoupées de rencontres stériles et de souvenirs périssables? Tes manques sont énormes, tes lacunes colossales. Tu te méprises plus que celles qui se sont jouées de toi, et tu prétends vouloir offrir cette pomme empoisonnée emballée dans le linceul de l'amour à une jeune fille malheureuse des pertes de repères, dévastée par de fraîches et sombres nouvelles, triste d'un quotidien qu'elle voit devenir pesant et sans équivoque, sans parler de l'unique espoir de retrouver le goût à la vie par l'intermédiaire de son enfant? Aurais-tu pitié? Ne lui donnes-tu pas une chance de rééquilibré sa balance? Curieuse ta notion du respect..." moi : "Non, je ne l'a méprise pas! Une compassion de l'instant, c'est tout. Cela n'empêche l'amour, au contraire." lui : "Enfin un point positif. Mais te rends-tu compte que tu provoquerais son malheur en te livrant? Elle ne viendrais plus alors que c'est son seul et unique plaisir. Elle a confiance en toi, cela aussi elle te l'a dit, penses-tu raisonnable d'amalgamer sentiments amoureux et sensations apaisantes? Et par-dessus tout, ta vie n'en vaut pas une autre. Pour qui te prends-tu? Dieuuu? Tu devrais savoir qu'une mère se bat pour son enfant, pour sa raison de vivre, regarde la tienne et aime la car ta vie ne tenait qu'à son file, Ingrat." moi : "Mais je ne peux taire plus longtemps l'onde qui m'anime, je dois extérioriser ce cri!" lui : "Tu le fais déjà, tu ouvres ton coeur à de parfaits inconnus, tu as joué de confidences avec un membre de ta famille, Tu offres au Seigneur les journées mouvementés que tu vis et tu médites sans cesse, même pendant que tu bosses, sur la meilleure façon de temporiser ton impossible rêve. Le problème n'est pas là, et tu le sais." moi : "C'est vrai, le blème c'est que je ne désire pas lui faire de mal..." lui : "C'est faux, le blème c'est que tu ne désire pas TE faire du mal." moi : "Mais,... je ne m'en fais pas..." lui : "Mort de rire mon pauvre! Mais regardes toi dans ton silence! L'Amour se partage, il se vit. Toi, tu tournes autour du pot! Ca fait perpèt' qu'elle t'appelle à l'aide et tu réponds pas! Et je vais te dire pourquoi, imbécile rêveur du disque dur en erreur fatale! Qu'as-tu fait durant ces dernières années? Hein? Tu t'es renforcé contre les fantômes du passé, au mépris des vivants du présent. C'est ça ton blème. Au lieu d'affronter, de collectionner les échecs qui forgent la réussite, tu as rejeté l'espoir de trouver quelqu'un de bien, et au final, quand ça tombe, tu t'aperçois que tu n'as rien à dire si ce n'est un truc du style "au secour" ou encore "à l'aide". Jolie florilège! Très constructif ça, non? Et tu vois des signes? Mais t'es con ou quoi?? Si elle est inaccessible ton Emilie, c'est justement par Divine Providence ! Car Il sait que t'es droit dans tes bottes, sa Volonté n'est pas de te caser, mais de te réveiller, te faire renaître en te faisais faire le tour du proprio de ta boîte crânienne de primate affaibli du bulbe rachidien! L'horoscope? Joues au loto, tu verras bien... Crétin. Tu devrais jouer à la playstation, c'est d'ton âge mon grand... moi : "Alors il n'y aurait aucun espoir..." lui : "Pour vivre une franche relation avec elle, que tu estimes ? non. Pour reprendre là où tu as stoppé ton évolution, si. moi : "Mais que puis-je faire? Je ne veux plus de cette solitude." lui : "Essaies d'écouter ton prochain au lieu de l'entendre pour une fois. Tu te comprendras d'autant mieux que tu laisseras une formidable chance aux autres de développer des sujets qu'ils gardent pour eux. moi : "Je n'empèche personne de dire ce qu'il a à dire." lui : "C'est pour cela que tu m'écris." moi : "Quoi??"
lui : "Es-tu sourd ? Ne vois-tu vraiment pas?" moi : "je...voir quoi...non..." lui : "Je suis Chrysant. Je suis celui que tu as volontairement et avec succès oublié, Chrysant. Je suis le baluchon que tu emportes où tu te rends, celui à qui tu parlais tout haut lors de tes crises de désespoir dont aucun ne peut témoigner, le seul qui t'ait consoler lorsque tu te calmais, celui qui t'as été offert à ta naissance pour remplacer ton père, dont j'ai la place, Chrysant. moi : "Qui es-tu? Qui suis-je? Réponds!" Lui : "Je suis ta Foi, Chrysant, sans laquelle tu ne peux pas vivre, sans laquelle tu ne serais plus là." moi : "Alors cette expérience bouleversante..." Lui : "...te permet de comprendre tes erreurs..." moi : "...de me révéler à moi-même et aux autres..." Lui : "...de trouver la paix, de nous réunir..." moi : "...et dans l'unité, de marcher l'esprit libéré."
Mes yeux sont ouverts.""
Merci de cette espace de liberté, dans lequel je viens de terminer une prise de conscience capitale, malgré la réduction des mots. L'isolement a du bon, dès lors que l'on a le coeur à en sortir. A bientôt Commandeurs.
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