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''Les arbitres sont des tueurs à gages'' (19/06/2002) © EPA Coupe du monde: l'Italie étale une fois de plus toute sa joyeuse démesure: "le joufflu aux yeux globuleux" a sa tête mise à prix dans toute la Péninsule
ROME Rendue furieuse par la défaite surprise de la Squadra azzurra, la presse italienne a accusé mercredi la Fifa d'avoir prémédité l'élimination précoce de l'Italie en Coupe du monde, en favorisant un "arbitrage infecte" lors de la défaite 2-1 contre la Corée du Sud.
L'incroyable défaite subie mardi par l'équipe d'Italie a été vécue comme un drame national dans un pays fou de football, et les commentateurs étaient unanimes, mercredi, pour affirmer que le match contre la Corée avait été truqué.
"Scandale", titre la Gazzetta dello Sport sur toute sa première page. "L'Italie ne compte pas dans ces endroits où sont décidés les résultats et où sont passés des accords portant sur plusieurs millions de dollars", est-il écrit dans l'éditorial du plus grand quotidien sportif du pays. "Honte à vous, messieurs de la Fifa, et honte à vos petits jeu infectes", peut-on lire dans le même article.
La Squadra azzurra a eu un joueur expulsé et un but refusé pour hors-jeu - deux décisions sévèrement critiquées par les médias transalpins - avant que la Corée du Sud n'inscrive dans la prolongation le but en or éliminant les triples champions du monde italiens. Raffaele Ranucci, chef de la délégation italienne à la Coupe du monde, n'a pas non plus mâché ses mots en parlant de l'arbitrage de la rencontre.
"La Corée est un pays puissant", a-t-il déclaré mardi sur la RAI après le match. "Il est évident qu'ils ont voulu faire quelque chose. De ma vie, je n'ai jamais vu un arbitre aussi mauvais." Au cours des quatre matches qu'elle a disputés en Asie, l'Italie s'est vu refuser cinq buts pour des raisons plus ou moins évidentes.
"L'Italie a été sortie d'une Coupe du monde infecte où les arbitres et les juges de touche ont fait office de tueurs à gages", titre pour sa part le Corriere della Serra. "Aucune autre équipe dans l'histoire de la Coupe du monde n'a souffert d'autant d'injustices", est-il écrit.
Mercredi, la Fifa a défendu ses arbitres en affirmant qu'ils pouvaient commettre des erreurs comme tout un chacun. "Cela arrivera toujours. Les inexactitudes ont été réduites au minimum", a estimé Keith Cooper, directeur de la communication de la Fifa.
Le sélectionneur italien Giovanni Trapattoni s'est lui aussi posé des questions sur l'arbitrage. "Etait-ce de l'incompétence ou un complot? Je n'en sais rien", a déclaré Trapattoni avant d'ajouter que de nombreux arbitres de la Coupe du monde "n'étaient pas habitués à la pression que l'on connaît bien en Italie".
Les journaux italiens ont donc été unanimes à dénoncer l'arbitre du match, l'Equatorien Byron Moreno, le surnommant le "joufflu" pour "ses 15 kilos en trop" et lui reprochant "ses yeux globuleux".
Mais derrière Moreno, les commentateurs dénoncent surtout la main de la Fifa et de son président Sepp Blatter qui, selon eux, voulaient que la Corée du Sud reste en lice dans sa Coupe du monde.
VOLEURS, titre sans ambages le Corriere dello Sport, deuxième quotidien sportif du pays, en lettres capitales. Et si le journal reconnaît que l'Italie n'a pas bien joué contre les modestes Coréens, il affirme cependant que la défaite a été orchestrée en dehors du terrain. Et de demander à la Fédération italienne de football de protester en retirant de la Coupe du monde son meilleur arbitre, Pierluigi Collina.
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